« Vide-mémoire » est une installation-performance réalisée avec fil et lumière noire, réalisée à Kishlat Sidi El Morjani, Medina de Tunis, dans le cadre du festival INTERFERENCE 2016.
La mémoire, avec le temps se vide petit à petit, les souvenirs se dissolvent et se mêlent dans la confusion. Il n’y reste que les vestiges en proie à l’oubli.
Ce projet « Vide-mémoire » est un arrêt sur les vestiges de la mémoire de l’ancienne bibliothèque de Kishlat sidi El Morjani construite par Hamouda Pâcha en 1809.
Située à la Médina de Tunis, l’établissement aujourd’hui abandonné, se meurt de jour en jour. Désertée par ses livres, la bibliothèque est rongée par la poussière qui dissout sa mémoire.
Par le biais de ce travail, nous avons voulu raviver la mémoire d’un endroit d’une grande valeur, abritant par le passé une partie du patrimoine culturel et intellectuel inouï. L’espace sera ainsi repensé et reconstruit par des fils de lumière visibles au spectateur à travers un « Juda optique » placée à l’extérieur de l’ancienne porte donnant sur la rue. Pourvu que la lumière indique le chemin vers la bibliothèque de tous ces livres, textes, écrits, réflexions et pensées qui errent comme des fantômes dans les lieux depuis leurs abandons. Avec des restes de textes et de livres, les lignes lumineuses étirent le passé pour le lier au présent, rallongent l’intérieur vers l’extérieur et réconcilie l’art avec son histoire.
La performance du tissage par les lignes lumineuses va se développer sur quatre jours, au cours desquels le spectateur jouera le rôle du curieux en observant par trois Judas optiques une mémoire renaître de ses cendres.