Wadi Mhiri
« La mort fait partie de la vie à ce que l’on dit, et les faces de la faucheuse se comptent par centaines. Dans la salle plane un obus blanc sur les têtes des visiteurs déployant ses ailes et formant des trajectoires circulaires répétées et insistantes. Un joli manège exécuté par un ange de la mort merveilleusement revisité.
Cette installation met l’accent sur le côté protecteur de certaines puissances, qui pour redorer leurs blasons se hissent aux rangs des anges bienfaiteurs. Des stratégies bien rodées pour donner d’une main des miettes et piller sauvagement de l’autre l’essence des faibles en ressources, quitte à piétiner aux passages leurs vies et détruire leurs contrées. Des carnages aux quotidiens détournés, aux bonheurs de ces puissances qui détiennent la planète, par le quatrième pouvoir des médias.
L’obus aux ailes revêt une caractéristique éternelle comme celle des anges pour dénoncer la cupidité humaine à travers l’histoire dont seule la forme change. S’ajoutent, dans notre ère, les dangers de la propagande et le tapage médiatique pour servir les capitaux et maquiller les plus odieux des crimes. Des manipulations de maîtres écartent les vrais investigateurs et financeurs des guerres et tueries de la scène et exhibent sans honte leurs fausses bienveillances, de plus en plus obsolètes, et sujets de dérision poussée vers le côté si angélique et si altruiste ! »
Texte rédigé par Neila Mhiri