Houda Ghorbel & Wadi Mhiri avec la participation de Niklas Grun
« Cercle vicieux » est une installation réalisée avec fils et lumière noire sous la porte Espagnole de la Goulette
Ce projet est conçu dans le cadre de l’événement d’art contemporain Jaou Tunis 2017 avec la collaboration du collectif Interférence et le Goethe-Institut.
Dans un monde noir et froid, un vent de mort familier souffle le début de la troisième guerre mondiale. Sous l’œil veillant et protectionniste, se tisse la toile d’une forme mutée et camouflée de guerre. Des conflits meurtriers éclatent sous l’effet de bombes humaines remplaçant le métal, la vie de l’être humain devient futile.
Face à l’infini générosité de la terre et à ses ressources offertes en guise d’amour inconditionnel et pur, l’homme, se délecte en l’éventrant de sa cupidité. Arrachant avec gourmandise toutes les richesses, il déverse volontiers des torrents de sang où flottent des millions de cadavres mutilés.
Aucun pays n’est épargné, poussés par une haine ingéré méthodiquement, plusieurs jeunes errants se voient miroiter une existence exceptionnelle mystifiée par des illusions. Ils se jettent à corps perdus comme des marionnettes en chiffon pour servir des intérêts politiques, tuant au passage quelques milliers, quelques millions d’âmes.
Aucune mer n’est dispensée d’accueillir dans son giron, des milliers de jeunes cherchant à accomplir un rêve d’une vie meilleur. Un rêve noyé dans les eaux profondes de la terre, dans des lieux où les vagues faisant silence.
Tout a commencé par un rêve :
Rêver de manger à sa faim…
Rêver de travailler dans de meilleures conditions…
Rêver d’avoir un chez soi…
Rêver de fonder une famille…
Rêver d’avoir une vie meilleure …
Pour accomplir ses rêves, chacun de nous suit un chemin…
Les chemins devenus de plus en plus étroits et même parfois interrompus. Chacun fait de son mieux pour les traverser. Il y a ceux qui atteignent le bout de la traversée et d’autres périssent au beau milieu de leurs quêtes.
Il fait si froid sur terre, un vent de mort souffle fort, avance puis tourne en rond, sans jamais s’arrêter, sans jamais se souvenir du début de ce cercle vicieux.
L’expression de ce désarroi est représentée par une installation artistique qui consiste à tracer la carte du monde sur un tulle noir brodé par des fils blanc illuminés avec la lumière Ultraviolette. A partir de chaque pays, des fils blancs sont suspendus selon un axe, et à leurs bouts, des marionnettes en chiffon sont attachées et entassées les unes à côté des autres comme vidées de leurs âmes. Une représentation virtuelle du monde réel d’aujourd’hui où la donne est changée et chacun manigance et manipule de son côté, au nom de la paix, la démocratie et la liberté d’expression. Cette guerre ne sera proprement dite « Troisième guerre mondiale » que lorsque les historiens mémoriserons et écrierons sur notre époque actuelle… Entre temps le désastre est déjà là…!