Wadi mhiri
« Cinq moments de la journée sacrés pour les fidèles les reliant au ciel. Des moments uniques de purification du corps par les ablutions puis par la prière pour élever les esprits aux hauts rangs spirituels et se dégager de la condition humaine oscillant entre le côté obscur et éclairé.
A l’heure des prières se succèdent les récitations des textes et les implorations. Le ciel s’illumine par les ultimes révérences, signes d’une totale communion avec Dieu.
Pas loin, le diable sévit dans les cœurs de plusieurs et ose de ses griffes rompre ces filons sacrés. Plus encore, il s’érige comme unique messager entre Dieu et le commun des mortels, prétendant détenir la vérité absolue et, voulant imposer par les massacres sa vision erronée de la religion.
Ce diable des temps modernes s’incarne dans le terrorisme avec toutes ses variantes, symbolisé par l’artiste par les cinq obus en alerte qui créent de l’ombre aux cinq prières de la journée.
Au nom de la religion, les terroristes se dépouillent de leurs humanités pour rejoindre le monde où seuls les instincts guident, où la raison n’a pas lieu d’être. De leurs mains, ils caressent des rivières de sang au goût de vin dont les murmures des milliers de mort leurs semblent provenir des jardins d’éden ; de leurs sexes, ils violent ce qu’ils trouvent de plein droit, en avant goût aux vierges éternelles.
Ils se proclament les gardiens du temple et les faux missionnaires de dieu profanant toutes les prières et les réduisant en actes inutiles. Car, par arrogance et ignorance, dans leurs esprits étroits, ils se voient comme uniques intermédiaires et protecteurs d’une religion qui n’est pas la leur. Un sacrilège inouï que de s’octroyer la divinité d’une prière.
Les obus, armes redoutables et symbole du terrorisme, souillent les prières sans jamais parvenir à les arrêter. Sous l’ombre, un rayon de soleil encore plus éclatant brille et une rose silencieuse éclose. L’artiste dissimule subtilement son message d’espoir, pour éviter de tomber dans l’utopie, et livre un très beau mélange d’une réalité qu’il est possible de changer vers un monde meilleur. »
Texte: Neila Mhiri